L’équipe d’Atlantique Landes Récifs vous remercie de tout cœur. Notre projet est lauréat au budget participatif des Landes pour l’agrandissement des récifs artificiels dans le but de créer de nouveaux habitats sous-marins au large de nos côtes landaises. Nous vous tiendrons informés des suites de cette belle aventure ! Mille milliards de mille mercis !
Texte de présentation du projet
Aider au développement de la vie marine sur la côte landaise
Imaginez un jardin sous-marin florissant au large des côtes landaises… Depuis 30 ans Atlantique Landes Récifs réalise ce rêve ! Notre mission ? Recréer la vie marine grâce à des récifs artificiels immergés qui deviennent de véritables oasis de biodiversité.
Le résultat est spectaculaire : plus de 135 espèces marines ont élu domicile sur nos trois sites. Des poissons y trouvent refuge, y grandissent et s’y reproduisent. C’est devenu un lieu de vie où se croisent résidents permanents et visiteurs de passage, venus chasser, pondre ou se reposer.
Aujourd’hui nous voulons aller plus loin ! Notre projet ? Agrandir les récifs au large de Capbreton pour offrir encore plus d’espaces de vie à la faune marine. Nous utiliserons un procédé innovant d’électrolyse qui permet de créer des structures rocheuses 100% naturelles, directement sur site. Ces nouvelles « maisons sous-marines » seront constituées à partir des minéraux et sédiments présents naturellement dans l’océan.
Face aux pressions que subit notre environnement marin, chaque m² d’espace préservé compte.
Pourquoi complexifier les Récifs Artificiels ?
Les récifs artificiels (RA) sont définis sensu stricto d’après Lacroix (2001) comme des structures immergées volontairement dans le but de créer, protéger ou restaurer un écosystème diversifié et peuvent induire chez les animaux des processus d’attraction, de concentration, de protection et dans certains cas de production.
Il est indispensable d’optimiser l’action des RA en tant que moteur au développement de la biodiversité marine, des fonctions écologiques associés à l’écosystème, permettant ainsi de mieux assurer les services écosystémiques attendus (ex : Approvisionnement par la pêche).
Une augmentation de biodiversité sous-entend une architecture de module créant les habitats recherchés par un maximum d’espèces, quels que soient leurs stades dans le déroulement de leur cycle de vie. C’est pour cela que le fonctionnement des modules existants devrait être amélioré, afin de leur donner cette capacité d’accueil.
La complexification, c’est-à-dire une augmentation de la structure 3D des modules tout en multipliant les trous, les anfractuosités, les logettes… est la mesure la plus immédiate car ayant un coût somme tout réduit. L’objectif final est une meilleure intégration de ces structures artificielles dans le paysage sous-marin permettant d’améliorer notre connaissance du système-océan pour protéger la biodiversité avec une approche innovante technique sur l’Atlantique basée sur la nature.
Aménagements proposés
Sur la base de solutions techniques déjà développées, validées et éprouvées dans les ports et sur les infrastructures artificielles, nous souhaitons nous inspirer de ce type de solutions facilement transposables et adaptables aux RA. La technologie Géocorail consiste à l’installation d’une armature conductrice sur la structure devant être complexifiée.
Le GEOCORAIL est une « roche naturelle » dont la particularité est d’être constituée uniquement à partir des sels minéraux et des sédiments naturellement présents dans l’écosystème marin. Fabriqué in situ grâce au procédé de l’électrolyse, ce conglomérat rocheux, 100% naturel et aux propriétés physiques remarquables, est une solution complémentaire et alternative aux constructions et réparations d’ouvrages maritimes et portuaires traditionnels.
Une armature conductrice « cathode » est positionnée à l’endroit où le GEOCORAIL doit être produit. Elle est reliée à un générateur de courant. Une anode, également reliée au générateur, complète le circuit, l’eau de mer constituant l’électrolyte. En injectant un courant électrique continu de très basse tension dans le dispositif, une réaction électrochimique est créée à proximité de la cathode et provoque une précipitation d’ions de Calcium et de Magnésium. Un dépôt calco-magnésien se forme alors sur la cathode. De consistance pâteuse, ce dépôt se rapproche du principe du ciment dans le béton traditionnel. Lorsque celui-ci est au contact des sédiments et des débris coquillers avoisinant, une concrétion rocheuse se constitue sur la structure cathodique.
Ce procédé ne nécessite pas d’installation lourde et implique des éléments déjà présents dans le milieu marin sans apport extérieur. Ce procédé permet d’obtenir un matériau naturel et biomimétique facilitant la colonisation par la faune et flore marine.
La mise en place du Géocorail et les interventions subaquatiques perturberont peu les espèces marines vivants sur les Récifs, l’installation des blocs prêts l’emploi se faisant sur une durée très courte d’environ 20 minutes.
Suivi scientifique
Un suivi scientifique annuel a été réalisé sur les récifs existants sur les 3 concessions marines, de 1999 à aujourd’hui. Ces suivis se sont basés sur des comptages de poissons en immersion et des mesures d’enfouissement des récifs avec des bénévoles par le biais des sciences participatives.
Le suivi scientifique restera axé sur les nouveaux sujets de recherche et développement mis en place :
Pour la partie biologique :
– Protocole standardisé de comptage poisson a été mis en place (Charbonnel et al, 1997)
– Technique de photo-identification de poisson a été utilisée pour suivre les déplacements de certains individus (Conger conger, Seriola dumerili, Zeus faber).
– Recensement descriptif et photographique des juvéniles
– Utilisation d’un ROV pour permettre à des bénévoles non plongeurs de participer aux relevés en sciences participatives
– Ajout de nouveaux instruments de suivi biologique (mesureur laser, densimètre mécanique…)
Pour la partie physique :
– Prise de mesure d’enfouissement des récifs
– Photogrammétrie afin de définir l’indice de complexité des récifs
– Utilisation du ROV pour confirmer l’enfouissement total de certains sites de récifs artificiels
Lors de ce suivi, une estimation de la taille des individus, selon des classes de taille (juvénile, petit, moyen, grand) est réalisée.
Nous allons utiliser à nouveau la méthode du comptage visuel en plongée afin que cette base de données puisse nous servir de T0 pour mesurer l’influence de la complexification sur le peuplement de poissons (juvéniles et adultes).