solutions pour la planète
Un récif artificiel est une structure immergée volontairement par l’homme dans le but d’augmenter et de protéger les espaces animales vivant dans l’océan.
© Jean Celestrino
A l’image des épaves, les récifs artificiels favorisent la fixation des espèces marines. Constituant un abri contre la prédation et un habitat favorable aux juvéniles, ils sont souvent choisis comme lieu de reproduction par les organismes marins. Les espaces ainsi créés foisonnent de vie.
contexte mondial
Que ce soit pour soutenir la pêche côtière, protéger ou restaurer des zones remarquables du point de vue de leur biodiversité, ou dans un but purement récréatif, les récifs artificiels se développent dans le monde entier. Une quarantaine de pays, dont vingt en Europe, en ont immergés au large de leurs côtes.
© Jean Celestrino
le japon, leader incontesté
Pionnier en la matière, le Japon utilise des récifs artificiels depuis le XVIIe siècle à des fins de production. Dès 1650, les pêcheurs nippons construisaient des murs de pierre pour attirer les homards. Mais c’est à partir du XXe siècle que la pratique se développe. Dans les années 1920, des navires de guerre sont ainsi coulés pour servir d’abri aux poissons. Cette concentration de la ressource halieutique facilite la pêche côtière. Les résultats sont tels que dans les années 1950 est lancé un programme national de soutien aux pêcheries. Multipliant les recherches en y consacrant un budget de près d’un milliard d’euros par an, le Japon conçoit des structures différentes en fonction des espèces qu’il souhaite capturer. Depuis les années 1990, il s’est également lancé dans la construction de récifs profonds et hauts, pour exploiter toute la colonne d’eau.
Aujourd’hui, les côtes japonaises sont peuplées de 20 millions de mètres cubes de récifs artificiels, ce qui représente un aménagement d’environ 12 % du plateau continental.
les états-unis, maître du jeu
Outre-Atlantique, c’est la vocation ludique des récifs artificiels qui est privilégiée. Que ce soit pour la pêche récréative ou la plongée, 2 500 parcs sous-marins privés ont été créés, d’abord en Floride, puis tout le long des côtes sud et pacifique.
Si des récifs artificiels ont bien été immergés, une partie des installations est composée de plateformes offshore devenues obsolètes, les compagnies pétrolières voyant dans cette seconde vie une alternative à leur coûteux démantèlement… Des associations écologistes dénoncent cette réutilisation, soulignant que des sédiments pollués et des déchets industriels colonisent les fonds marins de ces sites.
l’europe, entre protection et production
De nombreux Etats européens se sont également lancés dans des programmes d’immersion de récifs artificiels.
S’inspirant de l’expérience japonaise, le Portugal a implanté 95 000 m3 de structures aux formes variées dans la région de l’Algarve. L’objectif est double : soutenir la pêche locale et amplifier le rôle bénéfique des lagunes dans le fonctionnement des écosystèmes côtiers.
Afin de protéger la pêche artisanale, l’Espagne a tout misé sur des récifs de défense destinés à lutter contre le chalutage en eaux peu profondes. Les récifs sont lourds et endommagent les filets des chalutiers qui oseraient s’aventurer dans les zones sensibles.
L’Italie a une approche similaire. Mais certains aménagements sont également utilisés comme supports d’expérimentation pour repeupler les fonds marins.
situation française
En France, les premiers essais d’immersion ont démarré à la fin des années 1960 sur la façade méditerranéenne. Là encore, c’est la protection de la pêche artisanale et la lutte contre le chalutage illégal qui sont visées en priorité, même si l’on voit apparaître des projets de récifs récréatifs destinés à sensibiliser le public à la fragilité des écosystèmes côtiers.
en méditerranée
Avec ses 30 000 m3 de structures, la région Languedoc-Roussillon est leader en termes de nombre de sites aménagés. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Parc marin de la Côte Bleue compte plus de 2 800 m3 de récifs immergés dans un but de production et des alignements d’obstacles au chalutage sur environ 15 km. Dans la même région, le plus vaste ensemble de récifs artificiels français a été immergé dans la baie du Prado à Marseille en 2009. Il comprend 32 000 m3 d’aménagements variés sur une surface de 220 hectares.
Sources : Rapports de l’Ifremer par G. Véron, J. Denis, E. Thouard, O. Thébaud, A. Gérard et D. Lacroix ; Parc marin de la Côte Bleue.
Infographies : Jessica Salaün.
sur le littoral atlantique-manche
A l’Ile d’Yeu, au Croisic, à Oléron et à Etretat, des projets expérimentaux visent à étudier la possibilité de transposer le concept des aménagements méditerranéens dans d’autres milieux.
Dans les Landes, l’ADREMCA (Association pour la défense, la recherche et les études marines de la Côte Aquitaine) a implanté un récif sur le site du Porto à Mimizan en 1990.
Mais on doit le développement le plus conséquent à Atlantique Landes Récifs. Non contente d’avoir immergé 2 500 m3 de structures en béton sur ses trois concessions (lien vers Des sites remarquables), l’association multiplie les actions (lien vers Actions) pour démontrer la pertinence des récifs artificiels dans la protection de la faune et de la flore marines.
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